Kissonkoncéjan n°14

Alors je n'ai pas posté depuis longtemps car j'avais le projet d'une série d'articles super ambitieux (enfin plus que d'habitude), pis à force de les maturer j'ai oublié de quoi je voulais parler. Vous n'y aurez donc pas droit (enfin en tout cas pas tout de suite), mais je suis sûr que de toute façon vous ne le méritiez pas (le droit).

Sans transition, l'autre jour j'ai pris le périph', de manière standard (en voiture, donc, et pas dans la gueule). Je sais pas si c'est la même chose sur tous les périphs du monde, mais celui de Paris est quand même assez particulier je trouve. On pourrait dire qu'il est à l'automobile ce que la télé-réalité est à l'audiovisuel, c'est-à-dire une concentration de ce qui se fait de pire chez l'être humain. Enfin je me comprends, hein, ce qui se fait de pire chez l'humain, c'est l'humain. [mode emo=on]Et ce qui se fait de mieux chez l'humain, c'est la mort[mode emo=off].

Il faut savoir que pour pouvoir circuler en toute sérénité sur le périph', ben en fait vous pouvez pas. C'est un peu comme assister à un concert de métal avec une minerve, ou être excité par un épisode de Docteur Quinn (femme médecin). Physiquement, ça coince. A tel point qu'il faudrait un permis spécial pour l'emprunter, mais personne ne pourrait l'avoir.

Heureusement, toujours prodigue de bons conseils, je m'en vais vous fournir quelques petites astuces de survie dans ce milieu (très) hostile.

C'est primordial. Rouler à droite, c'est pour les mous-du-gland et les peine-à-jouir. Un vrai homme (et une vraie femme aussi), ça roule vite. Et si ça roule vite, ça roule à gauche, merde. Même à 50, paske 50, quelque part, c'est vite (c'est pas moi qui le dit, c'est Einstein). De toute façon ici, vous avez le droit de doubler à droite, à gauche, au-dessus, partout où vous voulez, tous les moyens sont bons pour gagner du temps. Car vous êtes quelqu'un d'important qui a autre chose à foutre que de perdre trente précieuses secondes derrière ce tocard qui se traîne dans sa Punto de merde. Lui, c'est sûrement quelqu'un de pas important du tout qui n'a que ça à foutre (et en plus si ça se trouve il aime ça).

Ce conseil est aussi valable sur Autoroute (c'est combo, c'est cadeau).

C'est une conséquence logique du conseil n°1, mais vous devez passer le maximum de temps sur la file de gauche (celle des vrai(e)s hommes/femmes), donc attendez le dernier moment pour vous rabattre. Bien sûr il sera sans doute trop tard, donc vous devrez vous arrêter sur votre voie (bloquant donc tous ceux qui sont derrière vous, mais qui s'en soucie de ces glands?) en attendant de pouvoir forcer le passage, puisqu'il va de soi que personne ne vous laissera passer, preuve flagrante d'incivisme total, où va la France je vous le demande? Ne voient-ils pas tous ces gueux qu'ils devraient vous céder d'eux-même le passage? Qu'importe, tel Moïse s'ouvrant un passage dans la Mer Rouge vous vous engagez quoi qu'il en soit, le véhicule qui arrive n'ayant qu'à piler devant votre toute-puissance.

Sur le périph', il y a souvent des ralentissement sur certaines files. C'est dû aux nombreuses voitures qui appliquent le conseil n°2, c'est normal. CELA NE DOIT EN AUCUN CAS VOUS RALENTIR! Avisez en permanence la file qui avance le plus rapidement, et faites tout ce qui est possible pour vous y insérer. Vous ne sauriez souffir la moindre attente (vous êtes Parisien, après tout, la capitale de le Monde, tout ça, c'est pas rien). Certaines mauvaises langues diront que les ralentissements sont causés précisément par ce type de comportement. N'en croyez rien, qu'est-ce qu'elles y connaissent en matière de circulations, ces connes de mauvaises langues, hein? Qu'elles s'occupent déjà de devenir des bonnes langues, et elles pourront revenir nous parler.

Accessoire souvent décrié, le klaxon a été inventé précisément pour ce lieu. en toute circonstance, faites-en un usage immodéré. Quand quelqu'un change de file, quand quelqu'un ne vous laisse pas passer, quand quelqu'un ne roule pas assez vite (mais butez-le moi ce quelqu'un à la fin!), KLA-XON-NEZ! Le son harmonieux de votre avertisseur sonore (comme on l'appelle parfois quand on a un goût de chiotte) bénéficie d'une propriété tout à fait étonnante : il arrange les choses. Mais oui, essayez et vous verrez. En plus c'est tellement agréable que dès qu'il retentit il met tout le monde de bonne humeur, c'est fou. D'ailleurs vous pouvez en abuser en toute circonstance, même en dehors du périphérique, il a été reconnu d'utilité publique, donc lâchez-vous.

Noubliez jamais (ja-mais) que vous conduisez BIEN. Vous êtes un BON conducteur, d'ailleurs la preuve : aucun de vos accidents n'était jamais de votre faute. Si vous roulez vite, c'est que vous pouvez vous le permettre (après tout vous savez BIEN conduire). Ce naze qui roule à 70 (alors qu'il n'y a même pas de radar) est de toute évidence un MAUVAIS conducteur, puisqu'il vous mets en danger (il vous force à piler quand vous arrivez derrière lui pleine balle, franchement quel danger public!). Ces abrutis qui se trainent sur la voie de droite pour prendre la prochaine sortie sont de toute évidence de MAUVAIS conducteurs, puisqu'ils vous bloquent le chemin après que vous avez remonté toute leur file. Cet excrément de gnou lyophylisé est manifestement un MAUVAIS conducteur, il n'est même pas immatriculé en Île-de-France, encore un touriste, ils ont rien à branler ceux-là, il doit chercher son chemin, pfff et c'est quoi cette lumière clignotante sur le côté quand il tourne, c'est une nouvelle option à la mode, ha ha ha c'est bien un truc de provincial ça, le con.

Rappelez-vous : les mauvais conducteurs sont ceux qui se cherchent des excuses. Vous n'en avez pas besoin : vous êtes un bon conducteur.