Pôle-Emploi : contact!
C'est avec une certaine excitation que je me suis préparé à vivre une nouvelle grande aventure, inédite pour moi : le chômage.
Alors c'est un mot qui fait peur comme ça mais en fait c'est cool. Je ne fous rien de la journée (enfin si, quand même : je joue, je lis, je mange, je bois l'apéro, je fais dodo, je fais caca, et quand j'ai envie de changement je modifie l'ordre de tout ça).
Par contre il y a un truc moins cool : les papiers. C'est chiant. Pourtant c'est pas compliqué, hein, je le reconnais, mais rien que la perspective de commencer à y penser m'emmerde. Je trouve direct un autre truc à faire hyper important. D'ailleurs entre cette phrase et la précédente il s'est écoulé trois heures, durant lesquelles j'ai cédé à l'envie irrépressible de nettoyer mes poignées de portes et de placard. On rigole pas avec ça.
Alors comme tout le monde, j'ai entendu une infinité d'histoires sur Pôle-Emploi (que je m'obstine inconsciemment à appeler ANPE). Des histoires drôles bien sûr, et pas spécialement flatteuses pour le premier employeur de France. Donc autant dire que j'étais remonté comme un taureau limousin auquel on viendrait de couper les roubignolles.
L'avantage de vivre en 2013, c'est qu'il y a Internet. On peut tout faire avec ça, même pas besoin de se lever de son fauteuil (sauf pour aller se rechercher du café). Du coup j'ai rempli mon dossier sur le site, direct, pouf. C'est plutôt bien fait, c'est clair, c'est rapide. Naïf que je suis, je commence à me dire que finalement ça marche plutôt bien. A l'issue de tout ça on me propose un rendez-vous dix jours plus tard. Dix jours de sursis à rien foutre, c'est toujours ça de pris. Je jubile.
La veille du rendez-vous (oui oui, je m'y suis pris à l'avance, c'est un truc de malade, mais bon je voulais éviter de me retrouver comme un con, rapport à mon amour immodéré pour tout ce qui a trait à l'administratif, vous vous rappelez?), j'ai commencé à rassembler les papiers. Alors en jetant un oeil à la liste figurant dans le dossier je vois : carte d'identité, certificat de travail, attestation employeur, carte vitale. J'ai tout ça. Je prends même un justificatif de domicile, pas demandé mais on sait jamais (je sais, c'est à peine croyable).
Le lendemain je me lève tôt (j'avais rendez-vous tôt faut dire), je prends ma douche, je mets mon slip fétiche, je me peigne (!), je pars en avance et j'arrive, jeune et fringant à l'agence. Accueil sympathique, on me fait patienter dans la salle d'attente, y'a plein de gens à l'air blasé, mais je m'en fous, j'y crois à mort (À MORT!). En attendant je vérifie pour la dixième fois que j'ai bien tous les papiers. Certificat de travail : check. Attestation employeur : check. Carte vitale : check. Je commence à me dire que franchement c'était facile, et que si ça se trouve je suis pas venu pour rien.
On vient me chercher pour que j'accède au bureau, et la fille me demande ma carte d'identité.
Bien sûr... Ma carte d'identité... Ha ha, oui je l'ai juste ici... Attendez...
...
Détail amusant : sans carte d'identité, on ne fait rien. RIEN. J'ai même pas pu voir la porte du bureau où j'étais censé aller. Je suis rentré chez moi, et j'ai pleuré pendant une heure. Enfin non, techniquement j'ai pas pleuré, j'ai joué à la console, m'enfin vous voyez l'idée.
Je ne pensais pas que ça arriverait un jour, mais malheureusement je dois me rendre à l'évidence : aujourd'hui le con c'est moi. Un bien triste épisode, si vous voulez mon avis.
(Au fait : le gif de la semaine dernière, c'est suite à ça.)