Vacances en Irlande : 10 jours d'aigreur (10)
Jour 10 : Dublin
Accusant un peu le coup et cumulant mes dix jours de bourlingue avec un petit mal du pays (et l'image poignante d'émotion de mon petit chat qui s'ennuyait de moi et s'étant à moitié laissé mourir de faim), je pris la route pour Dublin, avec pour fond sonore une compilation de musique traditionnelle irlandaise que j'avais achetée la veille. Oui, car moi je me mets dans l'ambiance le dernier jour, quand ça sert plus à rien.
Il n'y a pas grand-chose à dire sur ce trajet, si ce n'est qu'au fur et à mesure de ma progression l'approche de la capitale se fit de plus en plus palpable, faisant fleurir ici et là de bien belles entreprises au design champêtre et bucolique à base de verre et de béton. Je notai également une intensification significative du trafic routier, ce qui après ces huit jours de solitude faisait un peu bizarre.
Quand on entre dans Dublin, c'est un peu comme quand on entre dans Lyon : on croit qu'on est arrivé mais en fait on n'a fait que la moitié du chemin. Faut dire que c'est piégeant : direct à l'entrée : pan, un MacDo... On se dit : ça y est, je suis en ville! Bah non en fait. T'es dans la banlieue. Et comme toute bonne banlieue, celle de Dublin est moche. Enfin j'exagère, elle n'a juste rien de remarquable. A part le fait d'être moche.
Première épreuve : trouver mon auberge. Pas facile, d'autant que les rues sont très large. Ca veut dire qu'on est trop loin pour lire les panneaux. Ensuite elles sont toutes en sens unique, du coup on se retape toujours la même avenue, puisqu'on ne prend jamais le bon embranchement. Enfin bon, comme je suis plein de ressources j'ai fini par trouver, juste avant d'atteindre le point d'ébullition où je serais descendu de ma voiture pour taper sur le premier truc qui me serait tombé sous la main (heureusement pour ma main d'ailleurs, car ç'aurait sans doute été un mur en pierre vu qu'il n'y avait personne dans les rues).
Parlons un peu de cette auberge justement. Et bien c'était de la balle qui baboule. Dortoirs propres, accueil sympa, commodités commodes et une salle de repas à tomber à la renverse. En fait cet endroit est un ancien couvent, et on mange dans l'église, sur deux interminables rangées de tables, c'est un truc de ouf, on se croirait dans Harry Potter. Sauf que Poudlard ça n'existe pas, comme je l'ai déjà signalé dans le récit du premier jour (pour ceux qui ne l'ont pas lu). Et on ne s'y croyait pas vraiment, hein, c'est juste que ça ressemblait. Un peu. Enfin bon, voilà, quoi.
De plus j'ai enfin utilisé cette foutue carte de la Fuaj que j'avais payée bien cher. A chaque étape j'essayais de la sortir, mais on me disait toujours que c'était pas la peine (en gros ils s'en foutaient de ma carte pourrie). Pas là. Au final elle ne m'aura servi qu'une fois, mais c'est mieux que rien.
Deuxième épreuve : la visite de la ville. Ce que je vais dire ensuite n'engage que moi, si vous connaissez et que vous n'êtes pas d'accord je m'en tape. Moi ça faisait presque dix jours que j'admirais de beaux paysages sauvages et j'avais salement envie de rentrer pour me taper une bonne session de jeu vidéo. Remis dans ce contexte voici mon verdict concernant Dublin :
N'y allez pas c'est de la merte.
Voilà.
Bon je vais développer un peu, mais ne vous attendez pas à un revirement de situation, il n'y en aura pas.
Pourquoi Dublin c'est d'la merte n°1 :
Moi je suis allé en Irlande pour goûter du Mars frit (une barre de Mars panée et plongée dans l'huile de friture). J'en ai pas trouvé. Après j'ai appris qu'en fait c'est en Ecosse que ça se fait, mais je veux pas le savoir. A défaut j'ai quand même pu goûter un Mars à boire, mais c'était presque bon, du coup j'étais déçu. Je sais cette raison est complètement improbable, mais c'est moi qui dit.
(Après enquête - j'ai quand même cherché un peu -, j'ai trouvé une boutique qui en faisait mais qui avait arrêté car ça les forçait à changer l'huile trop souvent - c'est le même bassin que pour les Fish'n'chips. J'imagine que le chocolat dans l'huile n'est pas du goût de tout le monde.)
Pourquoi Dublin c'est d'la merte n°2 :
Parce que tout est cher. J'ai voulu visiter des trucs mais j'avais plus un rond. J'ai quand même réussi à occuper ma journée mais c'était dur! Voilà quand même ce que j'ai pu découvrir :
- Une expo de statues de sable dans la cour de [insérer ici le nom d'un bâtiment que j'ai oublié]. La classe.
- Une expo de livres orientaux anciens. Très belles pages avec des couleurs incroyables et des dorures de malade. Je pourrais dire que c'était beau, mais en toute mauvaise foi non, c'était chiant.
- La reconstitution de l'atelier de Francis Bacon (l'inventeur du petit-déjeuner anglo-saxon, à ne pas confondre avec Kevin Bacon, l'inventeur du bad-acting). La classe.
- Le Livre de Kell's (rebaptisé par mes soins en Livre de Kenell's). C'est un très vieux manuscrit enluminé datant du IXe siècle, apparemment très beau. Pour le voir (sous cloche) c'est neuf euros (9€). A ce prix-là on a un grand choix de reproductions dans la boutique de souvenirs. Et après on dit que la culture n'a pas de prix, et bien si. C'est 9€. Quenelle.
- Le Trinity College. Sympathique, mais toujours abasourdi par le Livre de Kenell's je n'ai pas vraiment fait attention. De toute façon y'avait plein de gens, et moi j'aime pas les gens.
- Le Burger King. C'est dégueulasse.
Au final les moins l'emportent à la majorité absolue par 4 à 2.
Pourquoi Dublin c'est d'la merte n°3 :
Il y a un pont qui est plus large que long, ce qui n'a aucun sens.
Pourquoi Dublin c'est d'la merte n°4 :
Parce que.
Heureusement mon calvaire touchait à sa fin et le soir en m'endormant j'imaginai déjà la joie que je ressentirais à fouler à nouveau le sol de mon beau pays (la France pour ceux qui ne suivent pas) et à retrouver mes non moins beaux compatriotes (oui je sais j'ai la mémoire bien courte. L'éloignement sans doute. Ou alors je suis un peu con, ce qui est peu vraisemblable).
Au programme du lendemain : retour à Belfast et go dans l'avion!