Mes vacances d'hiver

Publié le par Aigri-man

L'autre jour je me suis levé à 4h30. Oui, du matin. Je sais ça pique, c'est exactement ce que je me suis dit au moment où la la lampe de la salle de bains a transpercé ma rétine de ses perfides petites aiguilles lumineuses, provoquant une douleur si aigüe que j'en oubliai presque celle due à la rencontre fortuite de mon petit orteil avec le pied de mon lit à peine quelques secondes auparavant.

Mais c'était pour la bonne cause, car en ce jour je partais en vacances. Or comme tout bon con j'avais prévu de partir très tôt, histoire de pouvoir en profiter un max. Oui parce que c'est bien connu qu'on profite drôlement mieux quand on a dormi que deux heures la nuit d'avant, on est tout de suite plus réceptif.

Or donc mon avion partait à 7h30, avec enregistrement à 6h30 histoire qu'on puisse se faire suer une heure dans un salon d'attente glauque avec tout un tas de gens bizarres. Grâce à un astucieux rétro-planning j'avais calculé un départ de chez moi à 5h30, réservé un taxi (oui quand je veux je sais faire des trucs quand même), et donc un réveil à 4h30, comme indiqué plus haut. L'heure de battement incluait douche, petit-déjeuner et préparation des valises (réserver le taxi ayant épuisé toutes mes ressources d'anticipation). Opérations qui se sont finalement réduites à douche et fourrage des premiers trucs qui me tombaient sous la main dans un sac à dos, j'ai du m'assoupir un instant à un moment donné.

Finalement je montai dans le taxi qui était arrivé à l'heure à la minute près (je le soupçonnai d'avoir attendu dans une rue adjacente pour faire genre). Il était cinq heures trente du matin, autant dire que je n'ai même pas fait mine d'envisager le moindre petit début de conversation, et après un "Bonjour" laconique et l'annonce de ma destination (l'aéroport pour ceux qui suivent), j'entrepris de dodeliner consciencieusement de la tête, bercé par le son du bitume défilant à vive allure sous mon destrier de métal. En gros je pionçai comme un gros sac.

Toutefois mon inconscient devait toujours être sur le qui-vive, car à un moment donné je perçus à travers les limbes embrumées de mon cerveau quelques mots provenant de la radio qui mis bout-à-bout éveillèrent en moi un vague intérêt : "Air France", "grève", "personnel au sol".

Bon je m'en foutais, moi je prends toujours Easyjet, au moins on est jamais surpris : ils sont toujours en retard. J'aime avoir des repères sur lesquels je puisse compter.

Après avoir évité quelques gens étranges qui parlaient tout seul en faisant des gestes rigolos, je m'enregistrai et entrepris d'attendre comme une bonne cinquantaine de connards qu'on veuille bien nous permettre d'entrer dans l'avion. C'est en général à ce moment-là qu'on s'emmerde. Et bien ça à pas loupé.

Heureusement il y a eu un interlude : le vol d'à côté a été annulé au dernier moment, du coup on a eu droit à plein de gens pas contents qui râlaient, c'était marrant.

Ha.

Ha.

...

Disons que quand à 7h30 (heure de départ présumée de l'avion) on nous a annoncé qu'il n'y avait pas de pilote (oui je sais c'est très con) et que le vol était par conséquent annulé, ça a vachement réveillé notre solidarité quand même, du coup nous aussi on était pas contents. Et on a râlé.

Mais ça servait à rien (comme souvent, d'ailleurs).

Du coup on nous a remis à tous un petit papier pour se faire rembourser, et si on voulait on pouvait faire la queue avec trois cent personnes pour trouver de la place sur d'autres vols complets qui avaient 95% de chances d'être annulés aussi.

Il va sans dire que je me suis fait rembourser. Bien sûr j'avais pris le retour dans une autre compagnie (c'était moins cher), qui n'avait rien à foutre du fait que je n'aie pas pu partir. Bien sûr je n'ai pas pu décaler ni décommander mon hébergement, de toute façon le chèque avait été encaissé. Bien sûr je n'avais pris aucune assurance annulation, ha ha, mais voyons c'est ridicule, pourquoi annulerais-je mes vacances, ha ha, soyons sérieux deux secondes.

Du coup je suis rentré en RER histoire de pas me retaper soixante euros (60€) de taxi. Je suis pas parti en vacances. J'ai bronzé comme un fou à la lumière de mon écran tout en musclant mes doigts boudinés sur ma manette de jeu. Et finalement c'était vachement bien (quoiqu'un peu onéreux pour ce que c'était quand même).

Comme quoi, les voyages c'est surfait, hein.

Et puis Barcelone, tout le monde m'a dit que c'était pourri de toute façon.

Y'a rien là-bas, donc j'ai rien raté.

J'ai un El Rancho à côté de chez moi, franchement c'est pareil.

...

SALAUDS DE PILOTES!

Publié dans Bla-bla

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