Kissonkoncéjan n°5

Publié le par Aigri-man

Pour finir l'année sur une note plus florale j'ai décidé que mon dernier post de 2010 serait un Kissonkoncéjan ou qu'il ne serait pas. Or il sera, et ce sera donc un Kissonkoncéjan. Vous suivez le raisonnement? Et bien ce n'est pas grave.

Aujourd'hui je vais parler d'une engeance bien connue des utilisateurs de métro/train/tram. On en a tous vu au moins une fois, et qui sait, votre voisin de bureau en fait peut-être partie. Vous-même d'ailleurs en êtes possiblement (je vous conseille d'arrêter votre lecture dans ce cas, la suite ne vous fera pas plaisir).

Je veux bien sûr parler des coureurs de quais.

Le lieu : sur un quai (mettons de métro pour ne pas trop nous dépayser, mais ça marche ailleurs aussi)

La situation : Votre métro est arrivé, les portes se sont ouvertes. En toute logique et faisant preuve d'un manque flagrant d'originalité vous êtes monté en toute simplicité et vous avez pris votre place habituelle, contre la porte, où vous pouvez bien faire semblant de ne pas voir le clodo qui fait la manche tous les jours dans votre rame, et où vous pouvez mater discrètement le décolleté de votre voisine (le coup du reflet, indémodable). Soudain un signal sonore retentit, informant les usagers de la fermeture imminente des portes.

C'est là qu'entre en scène le coureur de quais. Les coureurs de quais devrais-je dire, car ils se déplacent souvent en groupe.

L'émotion m'étreint souvent quand je les vois s'élancer dans un sprint contre la mort, courant obstinément le long du métro comme de bons cons au lieu de tout simplement monter dedans. Tout ça pour finir à moitié broyé entre les portes, tel une mouette prise dans une nappe de mazout breton, c'est assez pathétique. Comme il se doit, le coureur de quai surpris dans une telle situation ne manquera jamais de râler, car après tout c'est bien cet enfoiré de conducteur qui a fait exprès de refermer les portes sur lui (il faut avouer que c'était tentant).

Comment réagir : il y a deux cas de figure :

1. Vous êtes dans le métro :

- Au moment précis où le coureur de quais essaie de rentrer dans votre rame, repoussez-le violemment à l'extérieur, de préférence à coup d'objet contondant (une boîte aux lettres par exemple, vous pourrez ainsi ponctuer votre geste d'une réplique du style "Vous arrivez trop tard pour la levée", déclenchant immanquablement l'hilarité générale).

- S'il ne fait que passer devant votre porte agrippez-le au passage et tirez-le violemment à l'intérieur, de manière à lui faire embrasser à pleine vitesse la barre de maintien centrale. N'oubliez pas la réplique "Ne léchez pas ça ce n'est pas très hygiénique", histoire de montrer à tous votre sens de l'humour et de l'à-propos.

2. Vous êtes sur le quai :

- Faites-le trébucher. Avec un peu de chance il aura suffisamment d'élan pour rouler sur lui-même jusqu'à la tête du train et tomber sur les voies. Attention vous ne devez appliquer cette solution que si vous n'êtes pas pressé car l'intervention des pompiers peut paralyser le trafic pour une durée indéterminée. Mais si vous venez de descendre du métro, c'est bon.

- Le coureur de quai est peut-être victime d'un trouble obsessionnel compulsif méconnu l'empêchant de monter dans le métro (on a vu des trucs plus bizarres que ça). Faites preuve de charité et aidez-le en le guidant au moyen d'une glissière de sécurité courbée qui l'amènera sans heurt à l'intérieur de la rame (un peu comme un rail, quoi...). Pour les plus facétieux : une variante consiste à faire en sorte que la glissière ne mène pas sur une porte. Rires garantis.

Voilà sur cette note festive je vous souhaite à tous des fêtes de fin d'année. Non, non, je n'ai pas oublié de mot.

Publié dans Kissonkoncéjan

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